Voyage équitable au Pérou et en Amérique Latine

Carthagène des Indes hors des sentiers battus : Getsemani avec Elise

Présentation

Nous sommes en septembre 2021. Après de longs mois de sommeil, Carthagène des Indes reprend peu à peu des couleurs. La tête en l'air, quelques touristes déambulent lentement dans les rues du quartier de Santo Domingo, considéré comme le « quartier riche » de la ville, aussi nommé (à tort) le « centre historique ».

Nous avons eu plaisir à parcourir Santo Domingo et ses ruelles aux balcons fleuris avec notre guide Arturo. L'histoire de Carthagène est fascinante. Cependant, entre les magasins de luxe et les vendeurs ambulants, nous nous sommes bien vite demandés : « Mais où est la véritable âme de Carthagène ? », « Où est née et vit toujours cette brûlante joie de vivre qui caractérise les Costeños (les habitants de la côte caraïbe) ? »

Nous remercions Arturo, et, en partant, il nous laisse les coordonnées de sa compagne, qui est aussi guide à Carthagène. C'est ainsi que nous rencontrons la pétillante Elise, au détour de la Calle de la Sierpe, dans le quartier populaire de Getsemani.

Elise, notre guide, est née, a grandi et vit toujours à Getsemani

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Lors de nos premiers échanges, le sourire d'Elise a illuminé son visage. Il ne l'a plus quitté pendant tout le temps de notre visite. Elise est à l'image des Costeños : joyeuse, communicative, passionnée.

Elle nous explique d'emblée que les habitants de la côte Caraïbe ne prononcent pas les lettres s, t et d, pourtant très importantes pour la compréhension d'un mot en espagnol. Je vous laisse imaginer ce qu'il advient du mot « todo » lorsqu'il est prononcé à la costeña...

Avant d'entrer dans le quartier de Getsemani, nous faisons un petit détour par le Parque Centenario.

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C'est un immense parc verdoyant disposant de 8 entrées. Il fait la jonction entre les quartiers de Santo Domingo et Getsemani. Quelques pas plus loin, nous sommes déjà accueillis par les libraires du parc, tous disposés en ligne. Leur spécialité, ce sont les livres d'occasion. N'hésitez pas à leur demander ceux de Gabriel Garcia Marquez, l'écrivain faisant la fierté des Costeños, ils les compteront forcément dans leur collection.

Un peu plus loin, nous nous attardons sur les bruits et les branchages qui bougent : de sympathiques petits singes peuplent ce parc en pleine ville, suivis de près par des écureuils au poil roux. Tous ces bruits, ce sont aussi les oiseaux, petits et gros, qui vivent paisiblement dans ce havre de paix. Elise nous montre une photo d'un paresseux et de son petit qui vivent aussi ici. Mais qui l'aurait cru ?

Nous gagnons Getsemani par la Calle de la Sierpe

Pour bien appréhender ce quartier, il est primordial de se plonger dans son histoire. Durant la période coloniale, Getsemani abritait les esclaves venus d'Afrique. La localisation du quartier, en dehors de la ville, leur permit peu à peu de s'émanciper en réalisant des « petits boulots » et en devenant indispensables à l'économie de la ville. C'est ainsi qu'il règne à Getsemani une atmosphère indéniable de protestation et un fort lien avec la communauté afrocolombienne.

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Maintenant, nous y sommes. Là où bat le cœur de Carthagène : Getsemani. Elise nous plonge dans ce qu'était, il y a quelques années, le quartier : un endroit privilégié pour les amateurs de théâtre. Ils ont été peu à peu remplacés par ceux des centres commerciaux en périphérie, plus proches des habitants.

Nous assistons à un paradoxe qui est celui de Getsemani : la volonté de conserver son histoire couplée à celle d'accueillir les touristes du monde entier. Voilà pourquoi, à la place du théâtre majeur, un grand groupe hôtelier international construit actuellement ce qu'il souhaite être le plus bel hôtel d'Amérique du Sud.

Au fond de la Calle de la Sierpe, nous tombons nez à nez avec une fresque murale, comme un emblème du quartier : la mulatra

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Voici notre premier rendez-vous avec Getsemani : une imposante peinture murale représentant une mulatra. Cette femme, comme tant d'autres, est incontestablement l'un des emblèmes les plus forts du quartier. Le nom « mulatra » a été donné aux femmes issus d'un croisement entre une personne Africaine et un.e blanc.he.

La fresque qui lui fait face représente Gabriel Garcia Marquez, dit Gabo. Il porte le sombrero typique de la Costa caribe et l'accordéon, signe d'appartenance à une classe sociale aisée.

Les arts, dont la musique, la danse, la peinture,... sont omniprésents à Getsemani

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Elise nous initie à un premier rythme typique : celui du Vallenato. Ce style de musique associe l'accordéon, la guacharaca et le tambour. Au-delà des instruments, il est important d'écouter attentivement les paroles des musiques vallenatas, elles sont riches de sens pour les Costeños. Elles célèbrent poétiquement l'amitié, l'amour, la joie de vivre... Le chanteur Carlos Vives fait partie des ambassadeurs modernes de cette musique.

La Calle San Juan dans le quartier de Getsemani est la seule à avoir conservé son nom d'autrefois.

Il n'y est pas resté que le nom : on y trouve des galeries d'arts époustouflantes à ciel ouvert et quelques-unes des fresques murales les plus emblématiques du quartier, pour leur beauté certes, mais également pour l'histoire qu'elles nous racontent.

Nous faisons une pause devant une tortue gigantesque, peinte en hommage à la légende racontant que Getsemani (auparavant une île) aurait émergé de l'eau grâce à la carapace d'une tortue. La tortue est également un animal vénéré par les Costeños grâce à sa force et son courage.

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Comme entremêlé à la gigantesque tortue, nous reconnaissons Joe Arroyo, le roi de la salsa pour les caribéens. Il s'est notamment fait connaître grâce à sa chanson Rebelion, dont les notes sont connues dans le monde entier.

Elise nous raconte que, lorsqu'elle était jeune, le fait d'écouter de la Champeta (un autre style de musique) était réservé aux classes sociales les plus basses. Autrement dit, elle n'écoutait que des chansons nord américaines, des chanteurs et chanteuses célèbres dans le monde entier. Cependant, Élise, fidèle à ses valeurs et a l'histoire de son quartier, ne s'est bientôt plus cachée pour écouter ce qui deviendra le style musical emblématique de Getsemani : la Champeta.

Grâce à ses mots, nous comprenons bien vite que la Champeta est l'une des musiques les plus importantes pour les habitants de Getsemani, sinon LA plus importante. Plus tard, Elise nous initiera même à quelques pas de danse au rythme de la Champeta !

La Plaza de la Trinidad est cosmopolite !

Nous terminerons plus tard la visite de ce quartier sur les murailles qui l'entourent, avec une vue sur les nouveaux quartiers de Carthagène et leurs tours gigantesques... qui n'ont, à nos yeux, pas la même saveur que ce quartier infiniment chaleureux. Avec Elise, nous ne pouvons pas quitter le quartier sans prendre une délicieuse cerveza (bière) locale et filer tout droit vers la Plaza de la Trinidad, la place principale du quartier.

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Le quartier de Getsemani vit la nuit au rythme des spectacles d'improvisation sur sa Plaza de la Trinidad. A la tombée de la nuit, les habitants du quartier, les touristes nationaux et internationaux s'installent autour de la place pour discuter et profiter des spectacles proposés par les habitants. Un véritable mélange socio-culturel a ne pas manquer. Si vous souhaitez vous sentir a Getsemani comme chez vous, c'est ici qu'il faut venir.

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Carthagène et ses carreteros : le métier le plus ancien de la ville

Vous ne pourrez pas passer à côté d'eux sans les remarquer : ce sont les carreteros. Ces marchands de fruits ambulants font partie intégrante du paysage de la ville. Les carreteros, ce sont aussi ces hommes qui poussent leur petite « remorque » en bois à travers les rues de la ville pour porter des choses lourdes d'un point à un autre.
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Que serait Carthagène des Indes sans ses plats délicieux ?

Nous avons tranché : il est impossible de rester à Carthagène sans y déguster quelques-unes de ses spécialités culinaires.

On nous fait croire à tort que le plat emblématique de Carthagène est le poisson frit. C'est faux, il s'agit de los plátanos en tentación (littéralement les bananes de la tentation). Ce sont des bananes (omniprésentes dans tous les plats de la côte caraïbe) revenues dans du Kola Roman, la boisson gazeuse dont sont très fiers les Caribeños car elle est apparue bien avant le Coca Cola sur la côte caraïbe. Nous pouvons le déguster au Mercado de Bazurto, un peu en dehors de la ville.

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D'une manière générale, énormément de plats de la côte sont des fritures. Ici, on met à frire des empañadas, des papas rellenas (purée de pommes de terre farcie de viande), des poissons entiers mais surtout des bananes plantain pour obtenir les fameux patacones. Vous n'y couperez pas, ils sont présents dans tous les plats ! Autre spécialité : le arroz con coco, un plat de riz au goût sucré à base de noix de coco. Un délice ! 

Et si, finalement, Carthagène des Indes n'avait jamais perdu ses couleurs, même pendant les heures les plus sombres de l'Histoire ? Si la joie de vivre imperturbable de ses habitants avait raison des périodes les plus difficiles ? Au contact de nos guides Arturo et Elise, nous nous sommes sentis à Carthagène comme chez nous. Grâce à eux, nous avons sans aucun doute adopté, le temps de quelques heures et pour toujours, leur passion pour leur ville adorée : Carthagène des Indes.

De Bogota à Medellin, de Carthagène des indes aux paysages de l'Amazonie, partez en voyage en Colombie à la découverte d'une autre Amérique du Sud.

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